Pendant la crise sanitaire, les entreprises ont dû déployer de nouvelles solutions digitales pour poursuivre leurs activités malgré les restrictions (confinement et couvre-feu). L’exemple le plus parlant est certainement celui du boom du Click and Collect. Depuis 2021, on observe une reprise presque « normale » de l’activité, avec quelques changements de fond pour certains secteurs… Et aujourd'hui, où en est la transformation digitale des entreprises, notamment des TPE-PME ?
On fait le point en image au travers notre infographie grâce aux chiffres du dernier Baromètre France Num 2021 et l’analyse de Maxime Videmann, Directeur Marketing Produits & Medias chez Solocal.
La proportion de TPE et PME disposant d’un site internet a presque doublé en un an : 81 % sont présentes sur le web. Comment l’expliquer ?
Maxime Videmann – C’est une tendance de fond qui n’est pas nouvelle. Mais la crise sanitaire a été un accélérateur incroyable qui a permis une prise de conscience des TPE et PME de l’urgence d’investir dans le digital. Investir à la fois du temps et de l’argent.
Le premier confinement a permis deux choses aux dirigeants de ces entreprises :
Cette crise a révélé une capacité d’adaptation remarquable des professionnels face aux difficultés. »
Qu’en est-il des métiers qui ont moins d'appétence pour le digital, comme ceux du secteur de l’habitat ?
Maxime Videmann – Certains métiers comme l'artisanat ou l'habitat sont des métiers où la relation humaine est très importante, et dont les montants des achats sont souvent impliquants. En effet, on ne refait pas une toiture comme on achète un bouquet de fleurs. Ce genre d'activités passent ainsi totalement à côté des achats immédiats voir impulsifs que peut apporter le digital. Le digital n'est pas perçu comme l'accélérateur ou le vecteur de développement prioritaire de ce genre d'activités.
Sans point de contact physique comme une boutique ou un commerce à proprement parlé, ces métiers n’ont peut-être pas autant subi l’urgence liée aux événements du Covid. L’habitat repose davantage sur des interactions de confiance et un bouche-à-oreille plus traditionnel. Et le cœur de ces métiers, c’est leur expertise et leur maîtrise du terrain, moins de piloter leur présence en ligne ou de gérer des devis ou des factures…
Notre enjeu chez Solocal est justement d'accompagner ces professionnels sur le chemin de leur transformation numérique, d'accentuer la pédagogie et d’expliquer qu’il est possible de digitaliser une partie de leur activité. Prouver que le digital peut les aider à augmenter leur business en optimisant son temps ou facilitant certains tâches, par exemple. La question de la pertinence du digital et de son efficacité tangible est donc clé.
Seulement 29 % des TPE et PME présentes sur le web utilisent la publicité digitale. Pourquoi si peu d’entreprises investissent dans ce levier ?
Maxime Videmann – La publicité en ligne est un levier dont la prise en main est complexe, qui nécessite une réelle expertise et un savoir-faire avéré. Un professionnel n'aura ni le temps ni les ressources pour en tirer le meilleur parti tout seul, bien que parfaitement conscient de l'apport de ce genre de leviers pour son activité.
S’il y a aujourd’hui une possibilité d’augmenter la pratique des TPE et PME sur la publicité digitale, cela ne passera que par de l’accompagnement expert de personnes dont c’est l’ADN, le cœur de métiers.
Ce chiffre de 29 % doit augmenter : il y a un potentiel formidable pour les TPE et PME en matière de publicité digitale. »
La peur du piratage des données s’est installée chez 44 % des entreprises (+8 points par rapport à 2020). Comment y répondre ?
Maxime Videmann – C’est un sujet d’actualité aux enjeux mondiaux, voire géopolitiques, pour les consommateurs comme pour les professionnels.
Nous sommes de plus en plus sensibilisés à titre individuel sur l’importance de la protection de ses données personnelles, sur le consentement ou encore sur la possibilité d’être piraté… Cette sensibilisation se reporte dans le monde professionnel, et les entreprises prennent progressivement conscience des enjeux qui y sont associés. Il est normal de se sentir fragilisé.
Le choix de solutions efficaces pour protéger son environnement de travail et faire appel à des partenaires fiables et experts sur ces sujets s’imposent.
Le plus grand frein à la digitalisation, c’est le ROI : 50 % des TPE et PME n’arrivent pas à quantifier le retour sur investissement du digital... Comment remédier à cela ?
Maxime Videmann – De prime abord, le digital serait abstrait et donc complexe pour une partie des TPE et PME dont ce n’est pas l’expertise.
Le premier enjeu, c’est de démocratiser le retour sur investissement en prouvant factuellement la réelle performance du digital. Et pour un professionnel, rien n'est plus concret que le nombre de contacts qu'un dispositif lui aura apporté. Il sera peu sensible au jargon marketing comme le nombre de clics ou le nombres de vues, mais souhaitera connaître précisément le nombre de contacts, de rendez-vous clients ou le chiffre d’affaires généré.
Notre enjeu en tant qu'acteur du digital est de rendre toujours plus tangible le retour sur investissement de chaque action menée grâce au digital : le faire savoir, reporter, rendre lisible et accessible au plus grand nombre, par une restitution simplifiée et intelligible des résultats à travers des interfaces digitales simples.
Le second enjeu, c’est de communiquer sur les résultats pour rassurer. Autrement dit, la capacité à transmettre les bonnes données aux professionnels pour qu’ils comprennent d’un coup d'œil la performance de leurs actions.
Il faut à la fois s’assurer de son ROI et de sa compréhension à travers des indicateurs de performances accessibles. »
La digitalisation des TPE et PME continue de s’accélérer. Pourtant, il y a encore de la pédagogie à faire pour embarquer les secteurs plus réfractaires, comme celui de l’habitat. Et ce baromètre France Numérique met aussi en exergue deux freins principaux qu’il faut lever pour rassurer les professionnels : la protection des données et la difficulté à mesurer le ROI des actions digitales.
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